benoît vaugrenard, 54 jours de course partagés avec johan

"Ca fait longtemps qu'on se connait ! J'ai toujours l'impression qu'il est tout jeune, mais mine de rien, ça va faire longtemps qu'il est professionnel ! Neuf ans ? Je n'en reviens pas ! Johan je l'ai vraiment connu quand il était chez Bretagne-Schuller. Avant, j'avais surtout suivi ses résultats puisqu'il avait été champion du monde juniors. Je me rappelle de numéros qu'il faisait sur ses premières courses pro. Il y avait eu un Tour Med où il faisait froid, ça roulait vite, on était dans un faux plat, je vois alors un tout jeune coureur, poupon, avec des bonnes joues... Je me dis : c'est qui ce gars là ? Et il part seul. Marc Madiot dit à la radio "C'est Le Bon, trente secondes d'avance !" Il avait de grosses capacités, vraiment. Puis il est arrivé dans l'équipe FDJ. Johan, il ne croit pas assez en ses chances. Quand on a fait nos premières courses avec lui, il avait tendance à courir trop à l'arrière. On s'était dit qu'il allait apprendre petit à petit... C'est ce qu'il a fait. Il a fait son trou. Mais il peut faire encore mieux, c'est sûr. Pas pour devenir leader, il n'est pas fait pour ça, mais être un bon électron libre. Son souci, c'est qu'il a du mal à comprendre quand les autres ont autant mal aux jambes que lui. Au Tour de Catalogne il se plaignait, je lui disais : "Mais arrête, tout le monde est dans le dur !" Le jour où il prendra conscience de tout ça il sera en mesure d'accomplir de très grandes performances."

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